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Midnight Whisperings Oneshot - Blood on the Ground (pour le concours de Weana)
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1567 - Edmé et Lucius, 15 ans
Le soleil se couchait paisiblement donnant une lueur orangée à tout ce que ses rayons touchaient. Lucius appréciait ce moment calme entre le jour et la nuit, il se baladait dans les jardins entre la MAHS et le château royal, c’était le seul moment où tout était enfin silencieux. L’air était encore chaud de la journée qui venait de se finir et il sentait que les vacances arrivaient à grand pas pour la plupart des élèves qui vivaient ici. Le jeune chat allait sans doute passer une semaine chez ses parents, il ne pouvait pas vraiment prolonger son séjour car même s’il venait de passer un an en tant qu’apprenti à la MAHS, il avait encore beaucoup de choses à apprendre.
L’ambiance calme fut brisée par des cris venant de l’autre côté de la cour, celui des Chasseurs. Au début, il se demanda simplement si certains apprentis s’entraînaient aussi tard, ce qui n’était pas rare en période d’examen. Mais les bruits étaient agressifs, comme si des gens se battaient pour de vrai, Lucius sentit son pouls s’accélérer et ses poils s’hérisser dans son dos. D’un pas pressé et inquiet, il se dirigea vers l’autre coté du château en espérant que cela ne soit rien de grave.
En arrivant sous le préau, une scène qu’il aurait aimé éviter se déroula sous ses yeux sans qu’il ne sache quoi faire. Là, Edmé un de ses proches amis, rigolait compulsivement en tenant une de ses armes à la main. Sa chemise était trempée de sang tout comme une partie de son visage, devant lui se trouvaient trois autres apprentis qui le regardaient d’un air dégoûté voire même effrayé pour certains.
Lucius resta planté là, les yeux écarquillés et les jambes paralysées, pendant qu’un d’entre eux se mit à charger vers Edmé avec une véritable épée. Le chat blanc immaculé de sang l’esquiva maladroitement, comme si il ne tenait plus sur ses pieds, pourtant son expression n’affichait aucune fatigue, seulement un sourire entre l’amusement et la colère froide.
« Alors, c’est tout ce que vous avez dans le ventre ? » S’exclama-t-il.
« Edmé espèce de sale taré, t’as toujours pas compris qu’on voulait plus de toi ici ?! » Répliqua l’un des garçons dont la lame était tachée de sang, malgré le fait qu’il n’ai pas de blessure visible comparé à son adversaire, il transpirait et haletait, montrant qu’il venait lui aussi de se battre.
« Ma place est ici avec les chasseurs ! Je sais me battre, alors c’est ce que je fais, je peux pas rester là et regarder mes opposants me frapper sans rien dire. » Commença le chat blanc en s’essuyant le coin de la bouche, sans doute pour empêcher le sang de couler sur ses lèvres. « Un jour je vais tous vous exterminer jusqu’au dernier, vous le méritez tous, ce sang sera bientôt le vôtre ! » Il pointa ses vêtements en disant cela. « Vous verrez, vous verrez tous. » Hurla-t-il avant que sa voix ne se perde dans une sorte de son guttural qui ressemblait à un rire étouffé mélangé à une quinte de toux causée par ses blessures.
Les trois apprentis se regardèrent, sans savoir s’ils devaient prendre les délires de leur adversaire au sérieux ou si il s’agissait encore une fois d’une de ses menaces en l’air qu’il n’exécuterait jamais. L’un d’eux sembla finalement remarquer Lucius :
« Ah merde, encore un de ces gars de la MAHS. Eh toi, depuis quand t’es là ? »
Le chat brun recula un peu, ne sachant pas si il devait être inquiet qu’on l’ait vu ou non. Le même type qui avait attaqué Edmé lorsqu’il était arrivé haussa simplement les épaules.
« On s’en fout, qu’est ce qu’il peut faire ? Aller tout rapporter à Seth ou Stun ? Pff, tout le monde se fiche bien des querelles entre apprentis, surtout si ce type là est dedans. Au bout d’un moment, ils finiront bien par voir qu’il est totalement fou et ils le vireront. En attendant, moi je veux le buter avant qu’il nous bute. »
Lucius ne comprenait pas vraiment de quoi ils parlaient, pourquoi s’en prendre à son ami ? Oui, c’était vrai qu’Edmé avait des problèmes de colère et de violence, mais ce n’était rien de grave la plupart du temps et sans tout cela, il était pratiquement inoffensif. Enfin, c’était ce que Lucius pensait avant de voir son ami dans cet état. Ce dernier chancela vers le groupe, en traînant son épée dans la poussière ce qui fit crisser la lame contre le sol.
« Laissez le en dehors de cette histoire, par contre. » Siffla-t-il.
Le chat qui avait parlé juste avant arqua les sourcils en regardant Lucius d’un air déconcerté.
« Ah donc tu tiens à un être vivant sur cette planète. Il doit être aussi bizarre que toi alors, bon moi je me tire avant que quelqu’un d’autre nous voit avec ce cinglé couvert de sang. » Lança-t-il avant de s’en aller, les deux autres restèrent silencieux, mais puisqu’ils ne semblaient pas avoir envie de continuer d’avoir affaire à Edmé, ils firent de même.
Ce dernier tituba jusqu’a lui le souffle rauque, et avant que Lucius ne put faire quelque chose, le poids du plus grand s’étala contre lui. D’un mouvement maladroit il rattrapa son ami, le sang qui trempait ses vêtements était encore chaud et venait très probablement de plusieurs plaies ouvertes sur son corps. Edmé était vraiment le type le plus improbable qu’il n’ait jamais vu, comment avait-il pu continuer de se battre dans cet état ?
« Edmé, qu’est ce qu’il t’a pris ?! Regarde toi, c’est affreux ! Oh non, il faut vraiment que je te ramène à la MAHS et que quelqu’un t’examine. » S’exclama le chat brun paniqué, pendant que l’autre s’agrippait à sa chemise pour lui souffler :
« Non… Non… Surtout pas la MAHS… Deitys, Deitys peut me voir à tout moment…. Pas comme ça. Pitié, Lucius… » L’adrénaline était retombée, et maintenant l’imbattable Edmé n’était qu’une masse ensanglantée qui gémissait de douleur et de fatigue.
Lucius se mordit la lèvre, s’il ne pouvait pas aller à la MAHS, alors ou était-il censé prendre en charge son ami ? Ils avancèrent doucement pour ne pas brusquer Edmé, personne n’était dans les jardins à cette heure ci, ce qui rassurait un peu le plus petit car au moins personne n’allait se demander pourquoi il transportait un autre chat couvert de sang. Il n’était vraiment pas beau à voir, ses poils blancs étaient sales, rouges ou bien couvert d’hématomes et son odeur, mon dieu cette odeur qui lui emplissait les narines comme s’il était face à un cadavre vivant, qui suait à grosse goutte, c’était insupportable.
« D’accord, d’accord. Mais j’ai besoin d’un endroit au calme pour nettoyer tes plaies, est ce qu’il y a une salle comme ça chez les chasseurs ? Vous avez sans doute une sorte d’infirmerie, juste pour que j’aille chercher des bandages. »
« Ouais… On a une salle d’eau commune par la bas, on s’en sert pour se doucher après les entraînements… L’infirmerie est pas loin non plus… »
Il hocha la tête avant de se diriger à pas feutrés vers les endroits qu’Edmé lui avait indiqué tout en faisant bien attention à ne pas blesser son ami dans leur route. Heureusement que ce n’était qu’à quelques mètres de là où ils étaient déjà car sinon il n’aurait pas pu porter Edmé aussi loin. Il entra dans la pièce qui était faiblement éclairée par une vieille torche, quelques tuyaux permettaient à chacun d’avoir un accès sécurisé à l’eau et tout semblait fonctionner. Il déposa le chat blanc sur un petit muret proche d’un des tuyaux avant d’immédiatement partir chercher un bandage dans la pièce d’à coté, qui ressemblait vaguement aux salles de la section médicale de la MAHS. Puisqu’il n’y avait personne, il pu récupérer tout ce dont il avait besoin pour s’occuper de son ami sans avoir peur de se faire prendre ou de manquer d’équipements médicaux.
Dés qu’il revint dans la salle d’eau, Edmé était adossé contre le mûr, l’air totalement ailleurs.
« Comment tu te sens ? J’ai trouvé tout ce dont j’avais besoin pour l’instant. »
« Je me sens… comme quelqu’un qui perd un litre de sang depuis vingt minutes. » Souffla-t-il d’une voix rauque. Lucius fut soulagé de voir qu’il n’avait pas perdu son sens de l’humour.
« Si ça peut te rassurer tu n’as sans doute pas perdu autant de sang, enfin, j’espère. Je pense que ça vient de plusieurs blessure, par contre si on veut vérifier ça tu vas devoir me laisser t’examiner sinon je pourrais pas te mettre les bandages. »
« J’attends que tu le fasses depuis tout à l’heure imbécile. » Continua le chat blanc en tournant sa tête vers Lucius et en faisant une moue qui voulait sans toute dire qu’il lui paraissait évident qu’il s’attende à se faire soigner par un apprenti en médecine.
« Si t’as assez de force pour me traiter d’imbécile c’est que t’es plus coriace que tes harceleurs pensaient. Bref, alignes tes neurones et déshabille toi, comment veux-tu que je te mette des bandages si tu portes une chemise ? »
Edmé roula des yeux mais la fatigue n’aida pas vraiment le jeune homme à exécuter les ordres de l’autre chat. Lucius du prendre sur lui même et alla aider son ami qu’il ne pouvait pas laisser dans cet état.
En quelques secondes, ils purent déboutonner sa chemise et la mettre sur le sol, elle n’allait sans doute plus lui servir vu la quantité de sang dont elle était imbibée. Le chat brun prit un des tuyaux pour nettoyer le torse du chat blanc de la crasse et de tout ce qu’il y avait sur ses poils. De un, cela lui faciliterait la tâche pour savoir où étaient les plaies, et de deux, cela allait les nettoyer et empêcher une infection. Edmé grogna lorsque le jet d’eau froide trempa sa fourrure mais il n’avait pas le temps d’écouter ses plaintes et dés qu’il eut fini, il put s’accroupir devant le jeune homme. Comme il l’avait deviné, il y avait beaucoup de blessures, parfois superficielles mais parfois assez profondes, ce qui avait sans doute causé la perte de tout ce sang, qui en aurait effrayé plus d’un, surtout sur un chat comme Edmé. Entre ces entailles, il y avait aussi des cicatrices plus anciennes, cela ne se voyait pas vraiment mais elles étaient là, partout, zébrant son corps comme si elles avaient toutes une histoire qui était hors de porté de Lucius. Edmé ne parlait pas de sa vie sauf quand il s’agissait de Deitys, alors qui pouvait bien savoir ce que le chat blanc pouvait cacher ? Ce dont il était sûr, c’était que certaine de ses cicatrices avaient été faite par son ami lui même.
Lucius prit le matériel qu’il avait emprunté à l’infirmerie et étala une bouillie d’herbe sur les plus grosses coupures, ce qui fit grimacer le plus grand. Après cette action, il passa lentement toute une bande de tissus contre les plaies qui couturaient le torse et le dos de l’autre jeune homme.
« Je peux compter sur toi pour nettoyer ça et changer tes bandages souvent ? Enlève le cataplasme avant d’aller te coucher ce soir, nettoie la plaie et change de pansement, sinon ça va s’infecter d’une façon bizarre. » Lui indiqua Lucius très sérieusement. Pour toute réponse Edmé siffla lentement comme si il n’aimait pas qu’on le prenne pour un idiot.
« T’as pas un truc contre la douleur ? Je m’en fiche un peu du reste, je suis tellement crevé et la douleur est la seule chose qui m’empêche de m’endormir. »
« Oui, j’y viens, mâche ça pendant quelque minutes, ça devrait te remonter un peu et soulager tes muscles. » Répondit-il en lui donnant une autre herbe.
Lucius alla s’asseoir à coté du chat blanc, en attendant que ce dernier se sente mieux pour sortir de la salle. Malgré tout ce qu’il s’était passé plus tôt du côté d’Edmé, quand ils étaient ensemble il ne s’énervait pas aussi souvent, en tout cas pas contre lui. Il pouvait parfois être jaloux, mais c’était les seules choses ennuyantes qu’il faisait. Ce n’était pas cette machine de guerre comme il l’avait été face à ces trois autres apprentis chasseurs. Dans un sens, cette facette de lui était absolument terrifiante, et Lucius ne voulait vraiment pas le voir comme ça, personne ne voulait le voir comme ça. Il ne savait pas si Deitys était au courant des problèmes de son neveu, si le chat blanc parlait d’elle ce n’était que pour dire qu’elle était sa sauveuse, et probablement la personne la plus importante dans sa vie. Lucius était en deuxième place sur cette liste.
Il sentit son ami bouger près de lui, tentant de s’étirer sans se faire souffrir.
« Qu’est ce que c’était déjà, tes instructions ? » Demanda-t-il avant d’ajouter en se pressant contre Lucius : « Je suis vraiment exténué… Tu veux pas plutôt m’accompagner jusqu’à mon dortoir pour éviter que je m’évanouisse en chemin et pour voir si mes plaies ne sont pas infecté par ta bouillie de hippie de la MAHS ? » Murmura-t-il proche de son oreille. Cette proposition semblait innocente et totalement logique pour la situation, mais Lucius ne put s’empêcher de sentir son cœur s’accélérer avant de sourire légèrement.
« Bon, puisque tu insistes… »
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Mots : 2250
Oui je sais que le concours c'était de 500 à 2000 mots mais plus j'éditais le truc plus les mots augmentaient c'était terrible
Lien du concours : http://vdk.cd.st/concours-d-ecriture-1-theme-libre-a204242502
Quelques petites précisions sur l'univers : la MAHS c'est une organisation religieuse vivant dans une montagne à coté du chateau royal, ils s'occupent aussi de la médecine
les Chasseurs c'est comme la police ou l'armée, ils logent dans le chateau royal dans la partie qui leur est réservée
Pour plus d'infos sur l'univers : http://eowang.eklablog.com/fonctionnement-d-eowang-c29362972
Bon sinon moi je continue Midnight Whisperings, hésitez pas a rejoindre mon serveur discord j'y ai mis les 5 premiers chapitres dessus (c'est juste des premiers jets c'est pour ça que j'ai rien posté ici)
Je fais souvent des updates la bas aussi
lien du serveur : https://discord.gg/yH5tcUJ
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